

La place du facteur humain dans la gouvernance – et donc dans la gouvernance globale – a toujours été sous-évaluée ou faussée dans les fictions unidimensionnelles – politico – administrative, économique ou sociale – sur lesquelles se sont construits les différents modèles d'administration qui se sont succédés jusqu'aujourd'hui. Ce n'est que si l'Etat cessait d'être perêu comme simple dispositif technique d'exercice de la puissance publique – appareil de contrainte et de coercition – pour être enfin analysé pour ce qu'il est vraiment – une collectivité d'hommes et de femmes dont l'adhésion fonde les actions qu'il entreprend – que l'on pourrait s'acheminer vers une meilleure gouvernance des sociétés. Une telle perspective impliquerait alors, d'une part, face aux déficits de légitimité qui affectent le fonctionnement des Etats, de chercher les voies d'une re-légitimation de leur action, sans pour autant tomber dans les pièges, – facilités ou tentations – d'une sous- ou d'une sur-légitimité ; et d'autre part, face à la croissante complexité des collectivités et des organisations qui les gèrent, de s'attacher à retisser en leur sein les liens sociaux menacés de désagrégation, par la refondation de ce que l'on appelle volontiers l'Etat stratège sur des mécanismes décisionnels et normatifs associant pleinement les membres des sociétés à leur fonctionnement.